Cela peut créer des tensions, quand les agents ne peuvent pas donner une suite favorable. C’est là que peut intervenir le Directeur Général des Services. Mais pas seulement.
David Mercier vous explique : Pourquoi est-ce difficile de travailler dans des collectivités de grande taille et des collectivités territoriales ?
Ce qui concerne ce que l’on appelle les grandes mairies ; c’est-à-dire les mairies de villes à forte population ; est tout autant valable pour les mairies de moins grande importance. Pour beaucoup de personnes, les collectivités sont des endroits ressources dans lesquels ils vont trouver réponse à leur problème de façon certaine.
Souvent, c’est le cas. Les agents au sein des collectivités, quelle que soit leur taille, pourront les orienter vers la bonne personne, leur indiquer comment remplir tel ou tel formulaire, les renseigner sur ce à quoi elles ont droit, en fonction de leur situation.
Pour autant, même si le maire peut décider de mettre une aide communale, pour les plus démunis, une autre pour inciter les citoyens à œuvrer pour la planète, avec la réduction des déchets, en mettant gracieusement à disposition des propriétaires de jardin un composteur, une bourse d’étude pour certains élèves méritants, il doit pour le reste se conformer aux lois en vigueur, dans tous les domaines.
Tous les agents se doivent de le faire également. Impossible donc, même si les conditions de ressources dépassent seulement de quelques euros d’octroyer le RSA à une personne qui espérait l’obtenir, de trouver un logement à une autre alors que sa maison vient de partir en fumée.
Les agents font remonter les problèmes et le maire peut appuyer une demande, diligenter quelqu’un pour tenter de trouver une solution, rien de plus.
Pourtant, quand les personnes sont confrontées au refus, elles peuvent se montrer hostiles et agressives. Les insultes, voire même les menaces sont devenues légion dans les services à tel point que pour les agents territoriaux, cela peut être difficile à vivre. Dépositaires des doléances et des demandes des habitants, ils n’apportent pas toujours la réponse souhaitée.
Si leur travail est peu reconnu ou raillé, il en est un autre qui est le plus souvent complétement ignoré du grand public : celui du Directeur Général des Services ou DGS, grand chef d’orchestre des différents services, comme a pu l’être David Mercier dans l’Eure ou encore en Ille et Vilaine.
Nous sommes donc loin des petites communes abritant quelques âmes, mais bien de grands territoires qu’il s’agit de faire vivre, de faire évoluer, à coups de projets audacieux, de prestations, tout en calculant toujours, pour réaliser le plus d’économies possible.
David Mercier : Le rôle des DGS au sein des grandes communes ou des collectivités territoriales ?
Quand un candidat se présente aux élections municipales, il a un programme. Il se veut l’écho des désidératas des habitants, et ce, dans l’optique d’obtenir leurs votes.
Une fois élu, s’il veut avoir une chance de réélection, il doit plaire, séduire, acter ce qu’il a promis. Tout cela ne se fait pas seul, et c’est là qu’intervient le DGS. C’est lui qui se charge un peu de tout : de matérialiser les projets grâce à des plans de financement, de convaincre les gestionnaires extérieurs du bien-fondé de créer une résidence pour personnes âgées, de refaire une classe, voire de rénover une ancienne école, de créer de nouvelles structures de jeux pour les enfants et les adolescents de la commune etc…
Chaque projet, aussi noble soit-il a un coût. Coût qu’il doit tenter de réduire au maximum. Gestionnaire, mais aussi négociateur, le DGS participe à toutes les réunions importantes et s’il n’a pas de réel pouvoir de décision, se veut celui grâce à qui, finalement, le maire ou l’élu sort, auréolé de gloire.
Peu de personnes, sans doute, pourraient ainsi travailler dans l’ombre, sans espérer de remerciement. Car si le DGS apparait parfois sur les photos des journaux locaux et que son nom est mentionné, il n’est qu’un homme en costume pour la population qui ne connait pas son rôle et son travail.
C’est certainement la raison pour laquelle David Mercier garde un souvenir ému de l’année 2018. Des personnes travaillant avec lui et appréciant aussi bien son caractère, sa personnalité que le sérieux de son travail, ont élaboré un dossier de présentation, soumis à un Ministre. Celui-ci, fort des éléments contenus dans ce document et des années d’expérience de David Mercier, a donné son aval pour qu’on le fasse chevalier de l’Ordre National du Mérite ; soit la distinction pour les civils, avec la Légion d’Honneur.
Une telle récompense met en avant son travail, bien entendu, mais aussi celui de tous les services ; car on met à l’honneur un fonctionnement harmonieux, une cohésion d’équipe et l’art de remonter le moral des troupes quand ces dernières sont donc confrontées à des moments difficiles.
Si le métier de DGS suppose des qualités professionnelles indéniables et au moins un niveau Bac + 3, il faut aussi beaucoup de qualités humaines pour arriver à un tel cheminement.
Beaucoup de qualités humaines surtout, pour que des personnes tierces aient envie de faire sortir de l’ombre ce professionnel pour le mettre en lumière avec un titre honorifique.
Il est certain qu’en étant chevalier de l’Ordre National du mérite, David Mercier n’est plus seulement un homme en costume, mais une personne qui fait bouger son territoire et dont les efforts sont visibles à chaque quartier, dans chaque rue.
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